DON'T WASTE YOUR BREATH EXPLAINING THAT YOU ARE WORTHWILE.
Ca commence à faire un bon moment que je n’ai rien écrit sur un quelconque album sortis récemment ou pas, sur autre chose qu’un concert. Plus ça va, moins j’écris, ça ne me plait pas et, pour ajouter à ma flemme personne ne vient sur mon blog. Alors faudrait que je me rebooste un coup.
And Carrot Rope – Pavement
Voilà un mois que je me suis mise à écouter avec grande assiduité Pavement. Personne ne découvre, tout le monde connaît au moins Cut Your Hair, pour ne citer qu’un morceau. J’ai eu une révélation. Avant j’écoutais tout au plus une dizaine de titres sur lesquels j’avais accroché un peu au pif , et puis, ma névrose – qui se tient dans la peur de ne pas réussir à tout connaître – aidant, je me suis réellement plongée dans un album, choisit encore une fois au hasard, Brighten the Corner, et directement à la suite Terror Twilight. Et c’est dans ce genre de moments que j’alimente ma névrose à coup de ‘mais comment ne m’en suis-je pas rendue compte plus tôt ?’. Il n’a jamais fait de doute que Pavement était un de ces grands groupes – malheureusement quelque peu délaissé - ayant servi de fondation à tous les groupes que j’écoute aujourd’hui, mais aussi un de ces groupes un peu lointain qu’on ne se met à véritablement apprécier qu’une fois l’oreille familiarisée. N’étant pas quelqu’un de forcément très patient, j’écoutais un album de temps en temps, appréciait réellement qu’un ou deux titres tout au plus et laissait un peu tomber. Seulement voilà, ce n’est pas une bonne idée puisqu’ après, je me retrouve à écrire une litanie forcément peu passionnante à ce sujet. En fin de compte, tout ça m’amène à (re)dire qu’il est impressionnant de se rendre compte en écoutant leur cinq albums combien ils ont influencés n’importe quel petit groupe indépendant de notre ère. Chaque riff de guitare me marque, les lignes de basse résonnent, les paroles sonnent naïvement. Pavement, au final, c’est l’indé dans sa plus belle et première incarnation véritable.
Gamma Ray – Beck
J’ai bien cru arriver après la bataille pour Modern Guilt, mais j’ai réussi à le trouver après m’être acharnée. Si je me suis tellement pris la tête pour le trouver, c’est à cause de Gamma Ray, que j’avais écoutée à une fnac dans Paris d’une oreille distraite – à cause de mes mains remplies de CD qu’elles n’allaient pas pouvoir conserver – et qui m’avait déjà marquée, dès la première écoute, fait suffisamment rare pour être mentionné. Qui plus est, ce nouvel album a reçu les éloges d’approximativement toute la presse qui pourrait pencher une oreille dessus, et même celles du magazine du TGV qui ont mis Beck en couverture, c’est vous dire.
Si le scientologue ne cesse de répéter qu’il voulait un album d’une demie heure qu’on puisse écouter d’une traite c’est tout simplement parce que c’est ce qui ressort par rapport à tous ses albums précédents. Pour moi, qu’on puisse écouter Beck d’une traite aurait eu tendance à me faire sourire avant d’écouter Modern Guilt, ses autres productions me sont rapidement indigestes – bien que par points ponctuels agréables, l’ensemble en lui-même ne l’est que rarement complètement. Pourtant voilà ce qu’il arrive avec : on le met dans le lecteur, (éventuellemnt on prie pour que la lentille fonctionne) et on laisse le tout s’enchaîner sans broncher. C’est tout simplement le premier album de Beck que j’apprécie réellement.
Wind Up In Jail – Alterkicks
Alterkicks c’est un de ses groupes qui ont réussis à m’obnubiler avec quatre morceaux sur leur myspace alors que je découvrais gaiement comment enregistrer en toute illégalité ces dits morceaux, il y a deux ans. Depuis plus vraiment de nouvelles, je me repassais On a Holiday – où la voix peut vous coller des frissons de plaisir – de temps en temps, puis ai découvert Decisions que j’ai aimé très vite et oublié vite aussi. Ils ont sortis un album et se sont séparés. Je suis tombée sur cet album paru l’année dernière il y a quelques jours et je m’en délecte.
Très sûrement passé totalement inaperçu sous la hype, très probablement mentionné dans un coin du NME, à n’en point douter complètement mis de côté parce que d’une simplicité déconcertante. Certes Do Everything I Taught You est de la catégorie de ces albums pop indé dont on est envahis, mais l’élégance en plus. Tous les Good Shoes, Los Campesinos, Spinto Band et autres valent bien Alterkicks. Do Everything I Taught You est à ce même titre un bon album, que l’on se passe et repasse sans véritablement s’en lasser, tout en sachant qu'il n'aura pas de suite.
Big Ships – Audrey
Leur nom trompeur m’a d’abord fait penser qu’une seule demoiselle se cachait là dessous mais elles sont en vérité quatre et suédoises (messieurs…). Leur musique est à la fois douce et triste, le genre de chose que tu vas écouter lorsque tu as une envie subite de te souvenir de ce petit oiseau que tu n’as pas réussi à sauver quand tu avais huit tu as beaucoup pleuré et tu as commencé à te dire que Dieu, c’est juste le père Noël des adultes.
The Fierce and The Longing, leur deuxième album, a toute une atmosphère très noire, baignée de mélancolie, encouragée par un violoncelle très présent et les voix féminines. Cet album est une petite merveille; bien que l’écoute répétée ne soient pas vivement conseillée en cas de dépression, c’est certain.
pic: Stephen Malkmus
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